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Vers des heures supplémentaires « désocialisées »



Dimanche 11 Mars 2018 - 20:23

Le gouvernement entend désormais « désocialiser » les heures supplémentaires, alors que la proposition d'Emmanuel Macron durant la campagne électorale était de les défiscaliser. Un détail ? Pas vraiment.


Benjamin Griveaux, le secrétaire d'État auprès du Premier ministre et par ailleurs porte-parole du gouvernement, a fait le point sur l'avenir des heures supplémentaires, au micro du Grand rendez-vous Europe 1 - Les Echos - Cnews. Il n'est plus question de défiscaliser les heures sup', mais de les « désocialiser », c'est à dire de supprimer les prélèvements sociaux des employeurs et des salariés. Autrement dit, les heures supplémentaires se verraient exonérées des charges sociales, mais elles resteraient donc imposables comme revenus. Ce qui n'est pas tout à fait la même chose que la promesse du candidat Macron.

« C'est important que le travail paye mieux », a affirmé Benjamin Griveaux, rappelant au passage une des formules de Nicolas Sarkozy (« Travailler plus pour gagner plus »). Mais plus question donc de défiscalisation des heures supplémentaires, comme l'avait instauré l'ancien président de la République. Néanmoins, le gouvernement pourrait revenir sur cette idée, puisque ce projet pourrait n'être mis en application qu'au budget 2020. Le porte-parole du gouvernement a expliqué : « Nous avons une question de sérieux budgétaire à tenir. Nous avons une trajectoire à tenir ».

Contenir le déficit public sous le seuil des 3% est un objectif intangible pour l'exécutif, et tout ce qui peut modifier l'équilibre des recettes et des dépenses sociales est considéré à cette aune. « Nous avons des engagements à tenir auprès de nos partenaires européens », a martelé Benjamin Griveaux. Et cette « désocialisation » des heures supplémentaires sera décidée en fonction de l'état des finances publiques.


Olivier Sancerre







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